Un cas d'école d'enchère d'essai.

Dlr: W Vul: Pers 965 V98 V106 R753 RD832 AR106 9 D84 A74 542 8754 AV10 V10 D73 ARD32 962

Peu de suspense sur les enchères de cette donne 24. Comme on s'en doute, E-W arrivent facilement à 4 piques.
W    N    E    S
1P   -   2P    -
3C   -   4P
Et le jeu de la carte est encore plus banal. Le déclarant perd un coeur et un carreau pour un 450 largement partagé. 
Et c'est là qu'est la surprise. Seules 4 paires sur 8 arrivent au bon contrat. Passons rapidement sur la paire qui préfère jouer 4 coeurs, mais attardons-nous plutôt sur les 3 paires qui s'arrêtent à 3 piques. On imagine facilement le même début d'enchères. C'est probablement E qui prend la mauvaise décision. Et quand on y regarde de plus près, ça se défend. 
D'accord, la main possède 9 points. Mais la distribution est plate, et le partenaire annonce une force à coeur alors que nos carreaux sont désertiques. De fait, inversez les trèfles et les carreaux du déclarant, et la décision d'E se justifie. Alors quoi? On s'en réfère au flair de chacun?
Le système que j'utilise avec mon partenaire a des désavantages, mais dans ce cas-ci il aurait fonctionné à merveille. Nous faisons nos enchères d'essai dans la couleur qui a potentiellement trois perdantes. Ici, nous aurions dit 3 trèfles avec la main d'ouest. E sait alors qu'il apporte les honneurs là où son partenaire en a besoin et annonce la manche en connaissance de cause.

Les interventions sur les enchères fortes. C'est comique quand on les fait, ça l'est moins quand on les subit.

Dlr: N Vul: Pers AD6 74 AR1092 ARD 5 RV10632 D4 V932 R743 AD9 V8 8765 V10982 85 7653 104

En N, j'ouvre la donne 17 et je découvre avec ravissement 22H balancés. J'ouvre de 2T, mon partenaire me répond 2K, et voilà-t-y pas que Daniel débarque à 2C à ma droite. 
En plein dans mon doubleton de rien. 
Réalisant que X avait probablement une tendance punitive, j'ai passé. 
A la réflexion, je crois que 3C est une bonne enchère. Ca montre un jeu fort et invite le partenaire à mettre 3SA avec l'arrêt. Dans ce cas précis, il aurait mis 3P et j'aurais sans doute tapé le 4ème, qui gagne. Au lieu de ça, je vous livre la séquence d'enchères à notre table.
N    E    S    W
2T   -    2K   2C
-    3C   -    -
4K
Heureusement, ma partenaire les a gagnés (un peu aidée par la défense). N'empêche que l'enchère de 2C a atteint largement son objectif: déstabiliser les enchères du camp majoritaire.
Et vous, vous avez joué quoi et après quelle séquence?

Il faut parfois aussi de la chance pour réaliser un bon coup.

Dlr: N Vul: Pers V109575432 9764 - AD86 RV6 105 V943 742 A9 R82 RD1052 R3 D108 ADV3 A876

Hier, il s'est matérialisé dès la deuxième donne de la soirée, la 17.
N    E    S    W
-    1T   1SA   2T*
2C** 3T   3C    4T
-    -    X***
* Premier coup de chance. Mauvaise enchère de mon partenaire. Contre à tendance punitive me semble meilleur. Mais il tombe bien, dans ma belle cinquième.
** Deuxième coup de chance. Un passe ou un contre d'appel est plus approprié.
*** Troisième coup de chance: N laisse le contre. Moi, à sa place, je sauve la tête basse à 4C. Le coup risque d'être mauvais, mais moins pire que ce qui s'annonce.
S entame C comme un seul homme. Je compte les points et je place le V qui tient. Tout baigne, puisque je vais maintenant éliminer un K perdant par la coupe et un P sur défausse du roi de coeur. Je viens donc atout et je constate le mauvais partage. En plus, Michel ce vieux renard prend de l'as et retourne T.
Je constate alors que je n'ai plus le temps de couper mon K perdant. S va me bouffer tous les atouts du mort avant. Longue réflexion. Il me reste une chance: les piques 3-3 et la remise en main de S au R de P.
Je tire donc l'as de C, je vais chercher tous les atouts adverses en finissant en main, impasse P. Je tire le R de coeur et élimine un P, je tire l'as de P et je vois le R qui s'écrase.
Bon, il ne me reste plus qu'à essayer la remise en main à K. J'avance sans trembler le 5 de K du mort et la chance, qui m'avait fait un beau pied de nez en partageant les T 4-0, se rattrape. Si Marianne place le 9 de K, je suis mort. Elle place le 7, que je couvre du 8. S se retrouve en main avec AD de K at il m'en donne un. 4T X juste fait, et le premier top de la soirée.
Notez que cette déconvenue a du galvaniser nos adversaires puisqu'ils ont terminé premiers dans leur ligne avec 57%. Mais ils ont sûrement eu l'un ou l'autre coup de chance aussi...

Beaucoup de chelems hier.

Dlr: S Vul: Pers 94 A9 DV42 107632 R32 42 A653 AV85 AV6 V653 R1087 94 D10875 RD1087 9 RD

Et pourtant j'ai choisi une donne, la 11, que vous n'avez probablement pas remarquée. Il faut bien avouer qu'elle paraît assez banale.
S    W    N    E
1P   -   1SA   -
2C   -    2P   -
-    X*   -   3K
3C
* Non Vul, nous réveillons presque systématiquement  dans les séquences où les adversaires s'arrêtent au palier de 2 sans intervention de notre part. Un truc préconisé par Ron Klinger dans son "Winning Bridge Tips" et qui nous a déjà valu quelques bons coups.
Résultat 2 chutes, le déclarant perdant typiquement 3 piques, 1 coeur, 1 carreau et 1 trèfle. Bon et alors me direz-vous, pas de quoi fouetter un chat.
C'est la marque qui réserve quelques surprises: 3C par S -2 est en effet le seul résultat obtenu plus d'une fois. Les autres nous montrent un festival de contrats foireux et de mésententes entre partenaires. Voyez plutöt:
4C X S -3. Un 5-5, c'est bien mais il ne faut pas exagérer sa puissance.
2P S -1. D'où l'intérêt du truc mentionné plus haut.
2P S +1. A croire que le déclarant a joué à cartes vues.
3T W -4. Réveiller d'accord, mais il faut aussi tomber sur le bon contrat, hein.
3C X E -4. Jean-Marie, tu es sûr d'avoir bien noté?
Vous devez vous être reconnu dans une de ces marques si vous étiez présents le mercredi 26 janvier.
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